Par Ngoyo Moussavou

J’ai lu avec beaucoup d'intérêt, l’article du Pr Christian Gambotti, publié dans eqconews daté du 25 janvier dernier, sous le titre : « Que faut-il voir derrière l’offensive du " french bashing " en Afrique ? » Le Pr Gambotti prend une hauteur bienvenue pour décrire dans un texte saisissant l'histoire déjà longue des relations entre la France et l'Afrique. Je ferais volontiers les quelques réflexions suivantes pour exprimer une réaction à chaud.

D’abord le vocable " french bashing ", comme son nom l'indique, est surtout une invention américaine (USA) pour démolir la francité. En fait, tout sépare la France des États-Unis d’Amérique, de leur impérialisme, dont la France n'a plus les moyens pour elle-même, de leur malbouffe, de leurs rodomontades, etc. Il y a de grands écrivains états-uniens pour dénoncer cette imposture, tels que Philip Roth qui, probablement à cause de cela, n'a jamais pu obtenir le prix Nobel de littérature. Les USA occupent encore le haut du pavé, mais leur temps a passé, ce sont des " has been ".

Les Chinois se sont déjà installés à la première place dans le monde. Ils vont éclipser les USA et résisteront aux autres périls rampants et violents. Ce faisant, ils seront les vainqueurs des principaux totalitarismes de ce début du XXIème siècle. S'ils restent communistes longtemps, ce sera aux Terriens de la fin de ce siècle de les déboulonner. Mais nous n'en sommes pas encore là. Souvenons-nous de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) où il a fallu s'allier au totalitarisme soviétique pour venir à bout du nazisme. Chaque chose en son temps. Pour l'instant, ce ne sont pas les Chinois qui oppriment les autres peuples. 

Les Africains sont en pleine renaissance démographique et sont les nouveaux venus qui comptent et compteront de plus en plus. Notre continent devrait doubler sa population à l’horizon 2050, passant d’un milliard d’habitants à 2,5 milliards d’individus, dont la moitié aura moins de 25 ans. Les Africains sont divers en fonction de leur histoire et de leurs différentes civilisations, mais il y a de grands ensembles déjà constitués, dont l'Afrique noire francophone. Sur ce plan, la France et l’Afrique peuvent d'autant plus continuer à se donner la main qu'ils sont complémentaires. Chacune dans une dynamique de co-développement peut tirer profit des richesses de l'autre, un partenariat gagnant-gagnant qui fait oublier les échanges inégaux d’antan, source de frustrations et de ressentiments recyclés.

Si la France a continué d'exister dans les années 1940, elle le doit aussi à l'Afrique, car les armées étrangères qui ont traversé le pays pour le " libérer "  avaient d'autres soucis en tête. Nous avons repoussé ensemble la barbarie nazie. Et la situation reste la même aujourd'hui, avec un poids encore plus grand de notre continent qui joue un rôle décisif. Nos destins sont liés malgré l'éloignement géographique. Mais la France doit apprendre à respecter l’Afrique et les Africains. Les nouvelles élites africaines, bien formées et instruites, ne supportent plus le "paternalisme nocif" de ceux qui dans l’Hexagone ont intérêt à ce que l’Afrique ne décolle pas.

La Russie aussi n'est pas à négliger. Elle est une puissance montante qui veut occuper une place prépondérante sur le continent. Si les Africains ont besoin des Russes pour lutter contre l'islamisme qui déstabilise la région sahélienne, qu'ils acceptent leur aide. Mais il faut comme toujours rester prudent : celui qui aide l'autre finit toujours par le dominer...